NE-KAH-WAH-SHE-TUN-KAH

UN HOMME DE COURAGE ET UN CHEF OSAGE PRESTIGIEUX

Homme courageux, c’est la traduction de son nom osage. Il est né en 1839 dans la réserve osage. Il fut le dernier chef traditionnel. Par la suite, il a été élu quatre fois à la fonction de chef principal de la Nation Osage. Pendant toute sa vie il s’est efforcé d’agir pour le bien-être de son peuple. Il est de ce fait très respecté. On le surnomme affectueusement « Oncle Nick »

« Oncle Nick » est mort le 3 août 1923. Ses obsèques ont donné lieu à une cérémonie traditionnelle selon le rite des Osages. On sacrifia son cheval favori et un scalp fut placé dans la tombe. Ce rituel devait permettre à l’esprit du défunt chef d’entrer au « paradis des chasses éternelles » (Happy Hunting ground). Le scalp avait été pris à un chef de la tribu Wichita nommé A-sa-wah. Cet acte fut cause d’un sévère conflit entre les deux tribus. Ces désordres incitèrent le gouvernement des Etats-Unis à interdire toute chasse au scalp dans l’avenir  Ce fut le dernier enterrement traditionnel.

Finalement, pour calmer la colère des Wichita, les Osage les dédommagèrent avec une forte somme d’argent et des cadeaux en nature.

LE SOLDAT DU CHAÎNE

UN CHEF SOLIDE ET INFLEXIBLE

Son nom osage a été oublié. Seul demeure connu son nom français [ Soldat du Chêne ] qui souligne, une fois encore, l’influence de la culture française sur le peuple osage au temps de la Louisiane française.

On raconte qu’il avait été ainsi nommé à la suite d’une furieuse bataille au cours de laquelle, sévèrement menacé par plusieurs ennemis, il les avait repoussés en trouvant refuge derrière un chêne. Ce qui ne l’avait pas empêché de devenir chef des Osages.

C’est à ce titre qu’il fut invité en 1805 à rendre visite au Président des États-Unis à Philadelphie. C’est à cette occasion que fut peint son portrait (ci-dessus) qui se trouve toujours dans les locaux de la Société américaine de philosophie.

Mais le Soldat du Chêne est peut-être aussi connu à cause d’une autre anecdote qui est relatée dans le roman autobiographique de Laura Ingalls lequel a été adapté par la télévision dans la série de La Petite Maison dans la Prairie.

A cette époque la famille Ingalls s’était installée au Kansas non loin de la ville de Independence, proche de la frontière de l’Oklahoma. La petite maison dans la prairie y est toujours et on peut la visiter.

Nous sommes dans la deuxième moitié de 18ème siècle. Les Ingalls sont une famille de fermiers qui avec d’autres colons occupent des terres indiennes. Les tribus sont décidées à les attaquer, tuer ces familles, brûler les fermes, bref, libérer leur territoire.

Il faudra toute l’autorité du chef Soldat du Chêne entouré de ses guerriers pour les convaincre de renoncer à leur projet sous peine d’avoir à faire à eux. Les impressionnants guerriers osages, dont la stature atteignait souvent les 2 mètres, eurent vite raison des objections que l’on pourrait imaginer. Ainsi, grâce au Soldat du Chêne, Laura Ingalls et sa famille eurent la vie sauve. C’est ce que l’on voit, paraît-il, dans un épisode de la Petite Maison dans la Prairie.

PAWNEE-NO-PA-SHE

CELUI QUI N’A PAS PEUR DES PAWNEE

En décembre 1869, à la mort de Little White Hair, dernier chef héréditaire de la lignée White Hair, Star Chief est désigné chef des Osages. Il devient rapidement populaire sous plusieurs noms : Pawnee No Pa She (« Celui-qui-n’a-pas-peur-des-Pawnee »), Governor Joe, ou encore Joe Big Hill.

Fils d’un chef de guerre, Pawnee No Pa She avait reçu une éducation complète à la mission catholique du père Shoenmaker au Kansas. À la fin de ses études, il surprend tout le monde en déclarant que, malgré ses années de formation à la culture blanche, il reste profondément Osage. Il ôte alors ses habits « civilisés » pour remettre son pagne traditionnel. Il maîtrise parfaitement l’anglais et l’osage, ce qui fera de lui un interprète précieux et un défenseur de son peuple.

En 1878, il est élu gouverneur de la tribu, devenant ainsi le premier chef osage élu démocratiquement. Il œuvre pour défendre les droits de son peuple : il demande que les Osages puissent continuer à chasser le bison hors de leur réserve et que cette réserve reste fermée aux étrangers. Mais ses efforts échouent : les bisons disparaissent rapidement et la pression des colons augmente.Physiquement impressionnant, très instruit, Pawnee No Pa She impose le respect. Une anecdote célèbre raconte qu’un jour, il surprend un couple d’intrus campant illégalement sur les terres osages. Après avoir mangé avec eux en silence, il les fait partir sans violence. Mais alors qu’ils s’éloignent, il les rattrape et les met en garde dans un anglais impeccable : s’ils reviennent, ils seront arrêtés et jugés selon la loi osage. Terrorisés, ils ne reviendront jamais.

Physiquement impressionnant, très instruit, Pawnee No Pa She impose le respect. Une anecdote célèbre raconte qu’un jour, il surprend un couple d’intrus campant illégalement sur les terres osages. Après avoir mangé avec eux en silence, il les fait partir sans violence. Mais alors qu’ils s’éloignent, il les rattrape et les met en garde dans un anglais impeccable : s’ils reviennent, ils seront arrêtés et jugés selon la loi osage. Terrorisés, ils ne reviendront jamais.

PAWHUSKA, CHEVEUX BLANCS

POURQUOI LA CAPITALE DES OSAGES S’APPELLE-T-ELLE PAWHUSKA (OKLAHOMA)

Ce surnom lui vient d’un épisode surprenant lors de la bataille de Wabash en 1791, où une coalition de tribus amérindiennes inflige une lourde défaite à l’armée américaine du général Saint Clair. Au cœur des combats, Collier de Fer tente de scalper un officier américain, mais ce qu’il arrache est en réalité… une perruque poudrée. Convaincu d’avoir récupéré un objet magique, il garde la perruque attachée à sa ceinture. C’est ainsi qu’il gagne le surnom de Cheveux Blancs, que les Américains transforment en Pawhuska.

Ce chef charismatique avait déjà connu d’autres aventures : dans les années 1780, il mène un petit groupe de guerriers jusqu’au Pacifique, traversant les États-Unis à pied. Durant le trajet, un des membres meurt après avoir été mordu par un lézard venimeux, un « monstre de Gila ». Malgré les dangers, ils atteignent la côte californienne.

En 1806, Pawhuska fait partie d’une délégation reçue par le président Thomas Jefferson à Washington. Les Osages comprennent souvent le français, langue de leurs anciens alliés, mais refusent d’apprendre l’anglais. Jefferson s’adresse donc à eux dans notre langue avec un ton paternaliste, les appelant « enfants » et insistant sur la paix et l’unité des peuples.

À l’issue de cette visite, Pawhuska reçoit une médaille et une tunique militaire bleue à brandebourgs. Au lieu de la porter comme trophée, il en fait preuve de créativité : il transforme la veste en habit de mariage pour une jeune épouse, mêlant traditions amérindiennes et éléments de prestige blanc. La tenue comprenait aussi une couverture, des mocassins perlés, et surtout un haut-de-forme orné de plumes, symbole de dignité.

Cette anecdote, à la fois drôle et inventive, témoigne de la personnalité de Cheveux Blancs : rusé, respecté, audacieux et capable de détourner les codes occidentaux sans jamais renier son identité.

Aujourd’hui, la ville de Pawhuska perpétue son nom et son héritage. Ironiquement, plus de deux siècles après sa mort, ce chef osage reste bien plus célèbre que bon nombre de présidents américains

LE CHEF BIG HEART

JAMES BIGHEART, LE DIPLÔMATE AUX SIX LANGUES

En 1881, lors d’un grand conseil, James Bigheart, un chef osage respecté, propose de créer un gouvernement tribal officiel. Il est élu président du comité chargé de rédiger une constitution. Comme Paw-ne-no-pashe, il avait étudié à la mission du père Shoenmakers, mais à la différence de lui, il était resté catholique et n’était pas revenu à la vie traditionnelle. Ancien lieutenant de l’armée de l’Union pendant la guerre de Sécession, il parlait six langues (dont l’osage, le français et l’anglais) et travaillait comme interprète.

La constitution met en place un Conseil national, capable de lever des impôts, d’interpréter les traités et de servir de tribunal. En 1882, les Osages organisent leurs premières élections au suffrage universel masculin. Paw-ne-no-pashe est élu chef principal, Strike Axe devient son assistant, et Bigheart siège au conseil.

Grâce aux revenus des loyers de leurs pâturages loués à des éleveurs texans, les Osages vivent confortablement sans devoir cultiver. Mais à partir des années 1890, le gouvernement américain fait pression pour diviser la réserve en lots privés, condition nécessaire à la création de l’État d’Oklahoma.

En 1893, un comité osage, avec Bigheart et son fils, refuse fermement ce projet, car il viole la constitution tribale. Une autre inquiétude grandit : de nombreux non-Indiens, parfois frauduleusement inscrits sur les listes tribales, vivent déjà sur la réserve. En 1904, ils sont entre 10 000 et 15 000, alors que les Osages ne sont que 2 200.

LE CHEF BLACK DOG

QUAND LES BISONS TOMBÈRENT, LES OSAGES SE LEVÈRENT

Entre 1870 et 1875, les bisons, principale ressource alimentaire des Osages, sont massacrés en masse par des chasseurs blancs, uniquement pour leurs peaux ou pour le sport. Leur disparition provoque une famine généralisée. Face à cette crise, certains Osages se tournent vers Gibson, l’agent des affaires indiennes, pour demander de l’aide. D’autres tentent de devenir fermiers, mais en 1873 et 1874, leurs récoltes sont ravagées par de gigantesques invasions de criquets, les plongeant dans le découragement.

Malgré les ressources naturelles favorables (pâturages et milliers de poneys), l’élevage n’est pas soutenu par Gibson ni par ses successeurs. Leur seul objectif : transformer les guerriers en agriculteurs sédentaires, sans tenir compte des souhaits ou des savoir-faire des Osages.

Ceux qui résistent à cette vision sont méprisés, qualifiés d’« Indiens-couvertures », un terme péjoratif pour désigner ceux qui, selon les agents, refusaient de s’adapter..

Parmi eux, Tchong-tas-sab-bee, surnommé Chien Noir, est l’un des chefs les plus respectés. Géant borgne de plus de 2 mètres 10 pour 136 kilos, il incarne la force et la dignité osage. Sa bande, dirigée avec fermeté, donne bien du fil à retordre à l’administration de Gibson.

CLERMONT, CHEF DES OSAGES

CHEF HÉRÉDITAIRE DES OSAGES

À la fin du XVIIIe siècle, alors que les Osages se divisent en plusieurs factions à cause des tensions commerciales entre Français et Espagnols, un chef émerge comme figure centrale : Clermont. Héritier du pouvoir traditionnel, Clermont est désigné chef des Grands Osages, succédant à son père, également chef respecté, avec l’accord de la tribu.

Installé avec son peuple près de l’actuelle ville de Claremore, qui porte son nom, Clermont devient un symbole d’unité et de résistance. Dans un contexte de conflits territoriaux croissants, il s’oppose aux Cherokees de l’Ouest, récemment déplacés, qui revendiquent eux aussi les terres de chasse situées autour de la rivière Arkansas. Ce combat pour le territoire mène à l’un des affrontements les plus violents de l’histoire de l’Oklahoma : en octobre 1817, le village de Clermont est attaqué et incendié par une bande de guerriers cherokees lourdement armés. Le chef et son peuple subissent une lourde défaite : le village est détruit, des dizaines de prisonniers sont capturés.

Quelques années plus tard, les chefs osages, affaiblis par les conflits et les pressions croissantes du gouvernement américain, sont contraints de céder leurs terres par un traité signé à Saint-Louis en 1825. Cette signature marque le début d’un nouvel exil, d’abord vers le Kansas, puis vers une nouvelle réserve achetée aux Cherokees, dans le nord de l’Oklahoma.

Clermont n’est pas seulement un chef politique et guerrier. Son image a traversé le temps grâce au célèbre peintre George Catlin, qui réalise son portrait vers 1830. Il le décrit comme un jeune homme impressionnant, vêtu de sa tenue cérémonielle, jambières ornées de mèches de scalps, tenant fermement son casse-tête — une arme redoutée et un symbole d’autorité. À travers ce portrait, c’est toute la dignité, la fierté et la force du peuple osage que Catlin immortalise.

Chef charismatique, défenseur des terres et de l’identité osage, Clermont reste aujourd’hui une figure emblématique de la résistance autochtone face à l’expansion coloniale et à la dépossession.

À la fin du XVIIIe siècle, alors que les Osages se divisent en plusieurs factions à cause des tensions commerciales entre Français et Espagnols, un chef émerge comme figure centrale : Clermont. Héritier du pouvoir traditionnel, Clermont est désigné chef des Grands Osages, succédant à son père, également chef respecté, avec l’accord de la tribu.

Installé avec son peuple près de l’actuelle ville de Claremore, qui porte son nom, Clermont devient un symbole d’unité et de résistance. Dans un contexte de conflits territoriaux croissants, il s’oppose aux Cherokees de l’Ouest, récemment déplacés, qui revendiquent eux aussi les terres de chasse situées autour de la rivière Arkansas. Ce combat pour le territoire mène à l’un des affrontements les plus violents de l’histoire de l’Oklahoma : en octobre 1817, le village de Clermont est attaqué et incendié par une bande de guerriers cherokees lourdement armés. Le chef et son peuple subissent une lourde défaite : le village est détruit, des dizaines de prisonniers sont capturés.

Quelques années plus tard, les chefs osages, affaiblis par les conflits et les pressions croissantes du gouvernement américain, sont contraints de céder leurs terres par un traité signé à Saint-Louis en 1825. Cette signature marque le début d’un nouvel exil, d’abord vers le Kansas, puis vers une nouvelle réserve achetée aux Cherokees, dans le nord de l’Oklahoma.

Clermont n’est pas seulement un chef politique et guerrier. Son image a traversé le temps grâce au célèbre peintre George Catlin, qui réalise son portrait vers 1830. Il le décrit comme un jeune homme impressionnant, vêtu de sa tenue cérémonielle, jambières ornées de mèches de scalps, tenant fermement son casse-tête — une arme redoutée et un symbole d’autorité. À travers ce portrait, c’est toute la dignité, la fierté et la force du peuple osage que Catlin immortalise.

Chef charismatique, défenseur des terres et de l’identité osage, Clermont reste aujourd’hui une figure emblématique de la résistance autochtone face à l’expansion coloniale et à la dépossession.

LES CHEFS INDIENS INVITÉS PAR OK-OC 

CHARLES DAWES, CHEF DES OTTAWAS D’OKLAHOMA

Invité par l’association OK-OC en 1997, Charles Dawes, chef des Ottawas d’Oklahoma, parcourt la région Occitanie pendant plus de deux semaines. Partout où il intervient, il insiste sur l’importance de préserver la langue et la culture. Très marqué par la visite d’une école bilingue occitane, il établit un lien fort entre le combat de son peuple et celui des Occitans. Héritier spirituel du grand chef Pontiac, qui s’opposa aux Britanniques au XVIIIe siècle, Dawes incarne la mémoire de son peuple, décimé par la guerre bactériologique.

CHARLES TILLMAN, CHEF PRINCIPAL DES OSAGES

En avril 1993, Charles Tillman, chef élu des Osages et descendant du légendaire Petit Chef, se rend à Montauban pour renforcer les liens entre Osages et Occitans. Ingénieur géologue de formation, il administre les affaires de sa tribu depuis le siège tribal de Pawhuska. Son passage symbolique sur le Pont-Vieux de Montauban rappelle celui de son ancêtre en 1829. Au-delà des échanges culturels et gastronomiques, la question de la langue est au cœur des discussions. La visite d’une classe d’occitan éveille un sentiment de fraternité entre deux peuples unis par la défense de leur identité.

CLIFFORD MOAR, CHEF DES INNUS DU LAC SAINT-JEAN

Chef de la communauté innue de Mashteuiatsh, Clifford Moar participe en 2001 à une cérémonie symbolique avec les Guerriers de l’Arc-en-Ciel en Ariège. Déjà très attaché à l’Occitanie, où il s’est rendu à plusieurs reprises, il reçoit solennellement une « terre indienne » dédiée à son peuple. Engagé dans la défense des droits et du patrimoine autochtones, il incarne un lien vivant entre la culture innue et la mémoire occitane. Lors des célébrations du 25 juin, date lourde d’histoire, la convergence entre luttes autochtones et occitanes prend une dimension solennelle et poétique.